MARIUS: Mais enfin, tu sais bien que cet enfant est mon fils !
CESAR: Bien sûr, que je le sais. Il te ressemble comme deux gouttes d'eau.
Mais quand même, Panisse c'est un peu son père…
Cet enfant, quand il est né, il pesait quatre kilos…
Ces quatre kilos, c'est sa mère qui les a faits.
Maintenant, il arrive à sept… C'est trois kilos de plus, c'est trois kilos d'amour.
Moi j'en ai donné ma petite part… Sa mère en a donné beaucoup, naturellement; mais celui qui a donné le plus, c'est Honoré.
Et toi, qu'est-ce que tu lui a donné"
MARIUS: La vie.
CESAR: Les chiens aussi donnent la vie.
Cet enfant, tu ne le voulais pas. Ce que tu voulais, c'était ton plaisir.
La vie, ne dis pas que tu la lui as donnée. Il te l'a prise : ce n'est pas
pareil.
MARIUS: Comment! Toi aussi!
Mais nom de dieu, qui c'est le père?
Celui qui a donné la vie ou celui qui a payé les biberons?
CESAR: Le père ? c'est celui qui aime.
